L’Abomination
Illustration : Arnold Böcklin
Amoureux du Sublime, tu refuses de te prostituer à la médiocrité d’une réalité prosaïque.
Condamné à la vie par le tribunal impitoyable et inique de la destinée, te voilà obligé de survivre dans ce monde asphyxiant ; la mort comme unique promesse de délivrance.
Nostalgique du chaos, prisonnier de la vie ; tu t’insurges, te rebelles et détruis ; ne te sentant exister que par la souffrance et la différence.
Ainsi, méprisant les charmes superficiels de l’existence, tu te répètes inlassablement l’antique oraison égyptienne :
Mon abomination est mon abomination, et je n’en mangerai pas !
Mon abomination, ce sont les excréments, et je n’en mangerai pas !
Ce qu’abomine mon ka n’entrera pas dans mon ventre !
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