Suicide névrérotique
Illustration : Salvator Dali
Quelle est cette force irrésistible qui m’attire dans les bras de cette créature étrangère ?
Profanation de mon intimité, violation de mon individualité, je me mélange malicieusement dans cette union sacrilège.
La couvrant de caresses hypocrites, de baisers méprisants ; dans un souffle d’autodestruction et de pulsions mortifères, je perds tout contact avec ma réalité.
Désespérément envoûté par ce plaisir létal, je m’envole vers le paradis infernal, de l’orgasme empoisonné.
Quand soudain, arrivé au stade le plus élevé de cet oubli de moi-même, dévoré par les flammes diluviennes de la jouissance, je chute brutalement et sans espoir, dans l’étroit gouffre de la réalité.
Hébété et mélancolique, je ressens alors la mort comme l’unique refuge, la maîtresse idéale, m’offrant tout ce que la vie me refuse, fusionnant avec moi en une étreinte éternelle.
Ô délivrance tant convoitée de cette prison immonde, faite d’os et de chair !
Mirage de la liberté, enfin retrouvée, dans le chaos de la dégénérescence idéale !
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