La danse de l'ange rebelle

Symétrie et fatalisme

Canal de Nantes à Brest (photo) - IIlustration du texte Symétrie et fatalisme

D’un côté, nous ne voyons pas ce qu’il y a derrière nous, et distinguons plus ou moins clairement ce qui se trouve devant nous, suivant l’éloignement.

D’un autre côté, nous ne voyons pas ce qui est à venir, tandis que nous nous souvenons plus ou moins distinctement de ce que nous avons vécu, là encore relativement à l’éloignement qui nous en sépare.

Tout aveugle que nous sommes, nous ne nions pas l’existence de ce qui se trouve derrière nous mais refusons d’admettre l’existence d’un avenir non encore vécu.

Alors que nous nous trouvons à un endroit donné, nous ne nions pas pour autant l’existence simultanée des endroits où nous allons, de ceux d’où nous venons, ni même de ceux où nous ne mettrons jamais les pieds.

Tandis qu’alors que nous nous situons à un instant donné, nous prétendons que tout ce qui a été n’est plus, et que tout ce qui est à venir, n’est pas encore. Cela que nous parlions de notre propre histoire ou de celle de l’univers.

Sans doute que la perspective d’un avenir qui se crée nous semble plus digne que celle d’un avenir qui se déroule de manière continue.

Le libre-arbitre en tant que rêve d’un « Ego-démiurge » qui se crée ex-nihilo, plutôt qu’il ne se transforme.

« Aussi paradoxal que cela puisse paraître, il y a un chemin à parcourir et il faut le parcourir, mais il n’y a pas de voyageur. Des actes sont accomplis, mais il n’y a pas d’acteur. » (Sattipathana-Sutta, XLII,16).

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